lundi 27 août 2012

Le paradis passe par la prison des baumettes

Au cours de ces vacances, un autre passage devenu, pour nous, obligé : celui qui nous mène, à chacune de nos venues dans la région, au coeur des fameuses calanques du littoral méditerranéen situées entre Marseille et Cassis.

Après avoir arpenté celles les plus à l'Ouest en 2010 (En-vau, Port-pin, Port-miou), nous souhaitions cette fois-ci découvrir celles plus proches de Marseille. Pour cette fois, nous jetons donc notre dévolu sur les calanques de Morgiou, Sormiou et Sugiton.

Problème : la période estivale n'est pas vraiment propice aux randonnées sur le secteur, puisqu'afin de prévenir les risques de feu de forêts sur le massif, l'accès y est réglementé tout au long de l'année et devient très largement restrictif au cours des périodes les plus chaudes : http://www.calanques13.com/acces-calanques.html. Notre périple du jour nous contraint malheureusement à enfreindre partiellement les règles de sécurité instaurées sur le massif... Mais finalement, après discussion avec un représentant des forces de l'ordre (tout aussi dubitatif que nous quant aux mesures mises en place) sur la plage de Morgiou et après avoir constaté le balai incessant de véhicules de riverains au coeur des massifs, ces mesures nous semblent complètement incohérentes et à deux vitesses ! N'estimant pas être une plus grande menace et notre périple se déroulant uniquement sur le littoral, et non au coeur du massif, nous choisissons l'option "rebelles" ! Nous espérons juste parvenir à éviter la verbalisation...
Cette sortie a été pour nous un contraste énorme : entre Marseille (je dois faire un blocage sur cette ville...) et le sublime massif des calanques la surplombant.

Nous arrivons sur la commune par l'autoroute la traversant de part en part... Cette ville ne m'a jamais fait rêver et au vu de ce que nous traversons, cela ne me semble pas prêt de changer ! Arrivé au coeur du 9e arrondissement, à peine nous passons devant la fameuse prison des baumettes, qu'il est temps de garer la voiture, barrés que nous sommes par les gardiens "filtrant" l'accès aux sites. Dans un français d'un autre monde(?!), l'un d'eux tente de m'expliquer que nous pouvons accéder à pieds aux calanques jusque 11h mais qu'ensuite cela ne sera plus possible. Ok ! Mais qu'il est déjà 10h, et de ce que je décripte, la première calanque est à 1h de marche...?! Que doit-on faire une fois 11h sonné ?! Ne plus bouger ?! Et après, quand pouvons nous revenir ?! Aucun n'est capable de nous l'expliquer... Devant tant d'incohérences, nous tergiversons mais constatons, pendant ce temps, que de nombreux véhicules, et de nombreux randonneurs passent le barrage ?!

 Nous choisissons finalement de les imiter...



Pour ce qui est de la suite, plutôt que de détailler l'ensemble de notre périple, des photos me semblent plus parlantes...



Dans tous les cas, j'aimerai pouvoir dans un avenir proche et dans une période plus propice réaliser une traversée de ces calanques d'est en ouest comme le propose ce parcours sur openrunner : Trail Off des Calanques 2010, ID 731935 (36,5 km pour 2 000 D+).

Un fameux "poilus" a d'ailleurs, lui aussi, arpenté le secteur et semble y avoir pris un plaisir non dissimulé : http://lepoilus.centerblog.net/6580314-les-calanques-de-Marseille-a-cassis--GR98-

Il est, en revanche, à mon sens une erreur à ne pas commettre : celle de suivre constamment le tracé du GR 98... Il évite, en effet, à plusieurs reprises de descendre au coeur des calanques alors que plusieurs sentiers balisés permettent de passer de l'une à l'autre par des sentiers magnifiques et techniques... En ce sens, le lien openrunner ci-dessus semble vraiment l'oeuvre de connaisseurs...

mardi 21 août 2012

L'ascension du Ventoux

Assurément, le Gard et ses plaines ne sont pas le terrain de jeu idéal pour des vacances sportives. Le constat déjà fait lors de mes précédentes visites prend encore plus de sens quand le mistral, principal allié pour un peu de fraîcheur, fait lui aussi ses valises et déserte les lieux.

Dès 9h du matin, il est très difficile de tenter le moindre effort longue distance hormis en VTT. Ajouté à cela une cheville droite toujours trois fois plus grosse que la gauche, et on se résigne rapidement à limiter la durée des sorties et les territoires explorés.

Malgré tout, il est un objectif qui me tient tout particulièrement à coeur : l'ascension du Mont Ventoux. Même s'il ne se trouve pas dans le même département (Vaucluse), cette énorme "pustule" nichée sur les bords de la Vallée du Rhône et visible à des centaines de kilomètres à la ronde. Ne cessant de me narguer, j'avais fini en 2010 par le gravir en VTT par la mythique montée au départ de Bédoin. Pour cette année, malgré mon état actuel, l'option baskets aura mes faveurs.


Après un peu moins d'une heure de route, me voici à nouveau sur la place du village de Bédoin. Le décor n'a absolument pas changé : il est à peine 9h et déjà des dizaines de cyclistes de tous les niveaux et de toutes les couleurs se préparent à affronter ce morceau de bravoure. Dans cette effervescence, je cherche au plus vite une presse afin de me munir de mon précieux sésame : la carte IGN des lieux. 13 € ?! Pour un one shot, cela fait un peu mal mais au moins, délesté de cette somme, je courrai plus léger...!

De retour à la voiture, j'étale la carte sur le sol et trace grossièrement un parcours ne me semblant ni trop long ni trop court, passant par le Mont Serein situé sur l'autre versant.

Il est grand temps de prendre la route et quitté Madame que je ne retrouverai qu'aux environs de midi. Pour l'occasion je me suis lesté d'un appareil photo pas vraiment taillé pour la randonnée et qui me contraint, après plusieurs kilomètres désagréables, à finalement le prendre à la main. La main droite déjà occupée par la carte, il ne me reste que les dents pour me hisser dans les portions techniques...

Mon périple prévoit de suivre, sur ses premiers kilomètres, la trace du GR 91 B, mais après moins de 500 m je jardine déjà ! Pas de conséquences fâcheuses, juste une petite alerte m'incitant à une vigilance accrue.


Je rattrape rapidement la trace et gagne la combe de Malaval théâtre du final du Trail du Ventoux. Pour le moment, le terrain reste plutôt roulant et la pente largement praticable. Les nombreuses grottes présentent le long de cette ascension procurent une ombre déjà salvatrice à cette heure.

Une fois franchi la tête du Gros Chame et les rochers du midi, la pente s'élève sévèrement, il devient quasiment impossible de trottiner. L'altitude augmentant l'horizon se dégage progressivement et les panoramas attendus s'offrent enfin à moi. Sur ce versant, face aux plaines de la vallée du Rhône le temps légèrement brumeux ne permet pas de porter le regard jusqu'aux côtes méditerranéennes. Les pauses photos sont de plus en plus régulières et il est bien difficile dans ces conditions de trouver un rythme adapté.


Le terrain est désormais très technique est composé essentiellement de pierriers étroits. Aucune brise pour tempérer cette chaleur accablante, la progression facile du début d'ascension est bien loin...


Je quitte finalement le GR afin de prendre la direction des près de Michel et prendre ainsi la direction du versant Nord et ses panoramas plus accidentés. La pente, quant à elle se stabilise, même s'il est très difficile d'y courir. Déjà approximativement 900 D+ après seulement 8,4 km parcourus. Sauf que le sommet est encore à 700 mètres au dessus de ma tête et que j'ai prévu quelques détours...

Les détours justement les voici. Après une descente sur des sentiers plus large, j'atteins la route reliant le sommet au village de Malaucène. Je croise ici d'autres cyclistes partis à l'assaut par un autre versant mais ne m'attarde pas sur place, je récupère un sentier mi-macadam mi-poussière que je vais suivre à flan de colline pendant plusieurs kilomètres avec des points de vues magnifiques sur le secteur. Toujours en léger faux plat descendant, le terrain permet de récupérer tout en reprenant un peu de vitesse et rattraper ainsi un peu du retard pris sur le timing... Cette portion permet d'atteindre la partie la plus difficile à laquelle j'ai été confrontée jusqu'à aujourd'hui : en 1 km je prends 300 m de hauteur supplémentaire !
Je suis complètement arrêté. Même marcher est difficile. Je croise ici le seul trailer de la journée, il dévale cette pente tout en glisse avec son t-shirt de "finisher" UTMB. Je me dis à ce moment qu'encore beaucoup de boulot m'attend : déjà pour arriver en haut mais aussi pour parvenir, un jour, à débouler comme vient de le faire cet OVNI.

Pour ne rien arranger, j'hésite un peu sur la voie à suivre et fait inévitablement des hectomètres supplémentaires...

Le terrain s'éclaircie enfin et les bois laisse place à des pâtures ou paissent de nombreuses brebis. J'arrive enfin au mont Serein et ses 1 400 mètres, seule station de ski du secteur et qui propose à l'été de nombreuses activités sportives...
Après une pause en bonne compagnie, je repars gonflé à bloc pour les derniers kilomètres. J'ai décidé de laisser tomber l'appareil photo et je m'en mordrai les doigts plus tard ! Après une portion de macadam à travers la station, je récupère le GR 4 qui m'emmènera désormais jusqu'au sommet. Il reste à peine 3 kilomètres mais pas moins de 480 D+... Sur ce sentier je rattrape et croise un nombre important de randonneurs qui se jettent pour la plupart sur les côtés afin de ne pas me gêner ?! Comme si j'avais quelque chose à gagner... Porté par ces semblants d'encouragements, je parviens à ma grande surprise à courir l'essentiel de la montée. C'est une fois arrivé sur les portions calcaires et désertiques du final que les pourcentages s'élèvent à nouveau et me contraigne à adopter à nouveau la marche.

Je parviens finalement au sommet après 20 km et 2000 m D+, soit une belle moyenne de dénivelé au kilomètre.

ID 1860848 sur http://www.openrunner.com/

Cette sortie m'a permis finalement de découvrir ce que beaucoup n'estime même pas encore comme du "vrai" trail mais qui pour moi représente déjà une complète nouveauté. Il est clair que j'ai encore beaucoup de boulot avant de me frotter à des défis plus relevés... Les kilomètres n'ont finalement plus d'importance., on résonne uniquement en dénivelé !