lundi 21 mai 2012

Trail du Patois

Comment faire autrement ?


Comment ne pas chausser les baskets alors qu'en ce dimanche matin, le parcours du Trail du Patois passe sous mes fenêtres... ? Impossible, en tout cas pour moi, de m'en priver, même si je connais par coeur le plus petit recoin de ce parcours et qu'à priori le tracé reste inchangé par rapport à l'année précédente.

Pas besoin de se lever aux aurores pour être à l'heure au départ. Un constat, le succès grandissant de l'épreuve constaté en 2011 ne s'est pas démenti cette année. Ca va donc bouchonner sec dans les premiers hectomètres !

Après avoir retiré mon dossard, un couple m'interpelle pour me questionner sur le parcours du 12 km. Leur première question me laisse perplexe :
 - "Est-ce vrai que le parcours du 12 km est plutôt plat ?" Euh.... alors là soit ils ne connaissent pas du tout le coin, soit ils n'ont aucune idée de ce que représente 400 m de D+ en 12 km, soit je suis face aux parents de K.Jornet...
Sans vouloir leur briser le moral avant la course mais plutôt pour les préparer un peu à ce qui les attends, je leur précise que le parcours de cette boucle n'est jamais plat et qu'ils doivent notamment se méfier de l'étroitesse du départ ! A la vue de leurs têtes déconfites, je me dis que je suis plutôt face à des coureurs tentant pour la première fois l'expérience nature et qui effectivement ne connaissent ni le coin, ni la signification de 400 D+...

Leurs expressions me font dire qu'ils ont exactement la tête que je pourrai avoir en demandant à ce que m'on décrive le profil d'un UTMB ou d'une Diagonale des Fous. Des disciplines proches mais pourtant tellement différentes (course sur route, trail court, ultra-trail).

Boucle du 12 km :

9h30. Le départ est donné. Parti en milieu de peloton, je me faufile du mieux que je peux pour éviter de perdre trop de temps. Le fait de connaître parfaitement les lieux me permet, tout en faisant des mètres en plus, de gagner de nombreuses places. La densité des coureurs et l'étroitesse des chemins rendent chaque appui incertain... Je fais tout pour éviter les entorses tout en tentant de prendre un peu de plaisir sur ces chemins que je n'ai pas pour habitude d'arpenter en pleine période d'affluence.

Sur les nombreuses parties communes au Trail des Poilus, je me remémore les moments vécus il y a un peu plus de deux mois. Une chose est sûre, que ce soit mon allure ou celle des coureurs m'entourant, aux vues des foulées de chacun, la distance au programme est largement inférieure. Sur cette première partie nous ne marchons qu'en de très très rares occasions. Seuls la fin de la montée le long du golf et la partie un peu sauvage précédant la fin de la boucle, nous poussent à lever le pieds.

Le fait d'avoir forcé un peu au départ me permet de bénéficier d'une circulation plutôt fluide... Ce qui n'empêche pas de "ramasser" un nombre anormalement élevé de coureurs du 12 km partis trop vite et à l'agonie après seulement quelques kilomètres...

Au terme, de cette première boucle aucune surprise au niveau du parcours, uniquement une légère rallonge peu après le départ. 1h02 au moment de passer la ligne, je suis largement en avance sur mes prévisions et pourtant encore bien frais. Tant mieux, puisque mon peu de sortie sur les dernières semaines me faisait craindre le pire.


Le ravitaillement est commun aux coureurs du 29 km et aux "finishers" du 12 km. Difficile de se frayer une place jusqu'au buffet, il n'y a pourtant ni champagne ni petits-fours... Un verre d'eau, quelques fruits secs et ça repart !
Désormais, les rangs sont bien plus clairsemés. Plus personne derrière et un seul concurrent devant, nous réempruntons en sens inverse les chemins du départ. Une heure après, le contraste est saisissant !
Connaissant parfaitement le terrain, je sais qu'il est tout à fait possible d'accélérer sur ces portions roulantes nous amenant jusqu'à la D72 pour un petit bout de macadam tout en montée, le long des pâtures où paissent des centaines de moutons.
 Nous arrivons dans l'épingle à cheveux, où le parcours nous indique de continuer tout droit, de l'autre côté des barrières de sécurité. Cet endroit, je l'apprécie énormément pour deux raisons :  
- Son caractère atypique : une grande descente entrecoupée d'épingles à cheveux qui me permet, à chaque fois, que je l'emprunt de voyager un peu et de m'imaginer dans une région plus montagneuse ;  
- Elle représente une frontière entre deux mondes. D'un côté, le bassin minier que l'on quitte et dont les plus proches vestiges ne sont autres que les terrils jumeaux d'Haillicourt. De l'autre, les vertes collines d'Artois et leur caractère plus rural dont je ne me lasserai jamais (je l'espère).
Après une grande descente, nous débouchons dans Rebreuve Ranchicourt pour une nouvelle portion de macadam nous menant jusqu'au GR 127. Au passage devant la maison, personne pour m'encourager ! J'apprendrai plus tard que Madame était trop occupé à tenter de rattraper les premiers afin de leur indiquer leur erreur de parcours. Ils apprendront à leurs dépends que le chemin des Avesnes est une impasse ! Finalement pas trop de dommages pour eux, puisqu'ils rattraperons le tracé après un peu de hors-piste et resterons tout de même 1er et 2e à l'arrivée.
 Quelques encouragements des voisins avant de rentrer à nouveau dans le bois. Après avoir sinué un moment nous atteignons les premiers bâtiments de la base de loisirs sur ce parcours toujours identique à l'année précédente...

Boucle du 29 km :

Et là enfin, au lieu de rattraper le ravitaillement le parcours fait un demi tour complet et nous redescendons sur la zone la plus basse du bois. Nous rattrapons à nouveau les portions empruntées lors du Trail des Poilus. Et je réalise que malgré deux mois d'intervalle les conditions météo sont très proches, tout comme ma tenue...
Nous longeons le bois, avec un point de vue toujours aussi magnifique sur le Château d'Olhain, et remontons vers la piste d'envol de parapentes. Après cette petite (bonne) surprise, nous rattrapons enfin le site de départ et d'arrivée, théâtre de notre second ravitaillement. Toujours beaucoup de monde autour du buffet de moins en moins fourni...
 C'est reparti pour la dernière partie. Sans surprise, nous contournons dans un premier temps la partie défrichée située derrière la plaine de jeux et redescendons ensuite, toutes voiles dehors, jusqu'au golf. De là nous rattrapons le GR 127 et sa partie la plus abrupte serpentant sur les bords du parcours. Une nouvelle fois, je suis bien incapable de gravir cette côte sans me mettre en mode randonnée...

Une fois en haut, le parcours diffère à nouveau de l'année précédente puisque la partie la moins intéressante est supprimée et le final se voit profondément remanié, les difficultés s’enchaînant dans un ordre différent et le final ne se faisant plus par la route en bitume mais par la partie sauvage déjà empruntée à la fin de la première boucle.
Sur cette boucle je réussi à garder une bonne cadence, tout en continuant de dépasser une dizaine de coureurs. Naviguant d’habitude à la fin du premier tiers des participants, je me retrouve, pour une fois, plus en avant et découvre des conditions de courses un peu différentes avec beaucoup moins de coureurs autour de moi.

L'après-course :

Je sors de cette épreuve avec un sentiment mitigé quant à son déroulement. Si l'organisation demeure toujours de très bonne facture (sauf deux trois détails exposés ci-dessous), je ne me suis pas réellement senti à ma place sur cette course...

J'ai eu la sensation de remonter le temps et de revenir quelques années en arrière, là où je participai régulièrement à des courses sur route (parce que je ne connaissais que ça...) et pour lesquelles l'atmosphère a finalement eu raison de ma motivation... Peu importe l'endroit, il fallait que je tente d'améliorer mon dernier chrono. Que ce soit dans une zone industrielle, un coeur historique, au milieu des barres d'immeubles, le seul élément important : le t-shirt offert et le chrono à l'arrivée !
La cohue du départ, les coureurs cherchant en vain les kilomètres au sol (pour vérifier s'ils n'ont pas une demie seconde de retard sur leur temps de passage), ceux courant la musique dans les oreilles hermétiques à leur environnement, la razzia au ravitaillement (tant pis pour les derniers...) m'ont renvoyés ces images de vraie "compétition".


Alors, il est vrai que moi aussi je cherche forcement à réaliser le meilleur résultat possible, mais je réalise finalement que, désormais, courir me procure autant de plaisir à tenter de me dépasser qu'à découvrir et apprécier les lieux que je traverse... Pourvu que ça ne change pas !

Je m'égare un peu...

Pour en venir à l'épreuve en elle-même, ce fut une nouvelle fois une belle réussite confirmée par les très nombreux commentaires présents sur le site.

Les plus :
 - organisation au top ;
 - la base de loisirs d'Olhain ;
 - balisage impeccable ;
 - parcours refondu dans sa deuxième boucle et toujours aussi beau au printemps.
 Les moins :
 - que de l'eau chaude à l'arrivée...
 - des bénévoles qui nous arrêtent pour laisser passer les voitures ?!

mercredi 9 mai 2012

Le Bois de Maroeuil

A la faveur d'une sortie longue sur le secteur de Mont Saint Eloi, j'avais découvert par le plus grand des hasards ce bois de Maroeuil. Pas tellement grand (72 hectares), je fus surtout impressionné par l'abondance de sa flore. Le département ne s'y est pas trompé puisqu'il en est désormais le propriétaire. La gestion, quant à elle, a été confiée au syndicat Eden 62 (Espaces Départementaux Naturels du Pas de Calais) qui aménage et valorise les lieux.

D'importants travaux ont été réalisés au cours de l'année 2011:
 - d'une part, afin de rendre le site accessible au plus grand nombre. C'est ainsi, que les principaux chemins sont désormais accessibles aux personnes handicapées ;
 - d'autre part de protéger les espèces. Un espace de quiétude a été créé sur environ 1/5e de la surface du site où l'accès n'y est autorisé que pour des visites guidées.

A mon plus grand bonheur, lors de ma première venue, les sous-bois étaient couverts de jonquilles, me rappelant ainsi les forêts de l'Oise qui se couvrent de jaune à la faveur des derniers jours de février. Cette visite n'ayant pas été prévue au programme de ma sortie, je n'avais pas pris le temps d'approfondir mon exploration.

Je décidai donc ce lundi après-midi de m'y rendre à nouveau au cours d'une sortie longue. Parti du centre de village de Maroeuil, j'ai atteint l'entrée du bois par un chemin de terre longeant le site. Et là, avant même d'y rentrer la nature m'a offert son plus beau visage (je me suis permis de copier la photo du site Eden 62 puisqu'elle est strictement semblable au tableau qu'il m'a été donné d'observer).
Une fois entré, le spectacle est magnifique, les sous-bois ont changé de manteau, délaissant le jaune de fin d'hiver pour un magnifique mauve printanier. Les jacinthes des bois ont pris un malin plaisir à couvrir tout l'espace qui leur est désormais offert. Cette fleur n'a pourtant rien d'exceptionnel dans nos contrées, mais une telle profusion rend vraiment les lieux magnifiques.
Je me permis de quitter les sentiers balisés pour arpenter les quelques monotraces existants qui permettent de zigzaguer entre les fleurs et les nombreux trous d'obus. Nous rappelant ainsi, que malgré sa beauté ce site a connu des époques biens noires...

Pour conclure, certes, il ne s'agit pas ici du paradis du trailer, très loin de là mais la proximité de spots plus intéressants peut en faire une transition des plus agréables. En ce lundi, sur une boucle de 30 km pas vraiment réfléchie, j'ai pu combiner les sites du bois de Maroeuil, Mont Saint Eloi et Notre Dame de Lorette.

Le bonheur ne se trouve finalement peut-être pas uniquement dans la boue et le dénivelé...

mercredi 2 mai 2012

Finalement pas d'enfer...

Bon, ce n'est finalement pas les résultats (défavorables) du loto qui auront eu raison de mon inscription à cette course. Ce sont plutôt les effets combinés, du forfait de mon frère et d'un état de fatigue bien trop avancé suite à un week-end un peu trop arrosé, qui me firent me résoudre à ne pas prendre la route.

En tout cas, bien m'en a pris, puisqu'en ce lundi soir, à l'heure du départ j'étais déjà depuis bien longtemps dans les bras de Morphée ! Je n'ose imaginer quel aurait été le résultat si j'avais tenté de prendre le départ dans un tel état...

Une chose est sure, à la vue des conditions des derniers jours et des chronos réalisés sur le 26 km (2h09 pour le vainqueur), ce ne fût pas une partie de plaisir.