mardi 21 mai 2013

Elle était hard... la montagne !

Rien de tel qu'une matinée pluvieuse pour gravir les pentes boueuses des collines d'Artois ! C'est probablement ce que se sont dis tous les coureurs présents sur la place du charmant village d'Ablain. Malgré un temps plus que maussade, un lundi de Pentecôte plus vraiment férié, nous sommes tout de même plusieurs centaines de téméraires au départ de cette épreuve dont la renommée n'est plus à faire.


En ce qui me concerne, après des mois d'arrêt et après une reprise basée sur les kilomètres et non sur la vitesse, c'est plutôt l'envie d'accélérer un peu qui m'a poussé à m'engager. Curieux de s'avoir si la foulée parvenait encore à s'allonger un peu... En tout cas, cela faisait bien longtemps que je ne mettais pas attaqué à un format aussi court, alors c'est un peu l'inconnu ! Depuis combien de temps je ne suis pas échauffé avant un départ ?!

Enfin, l'inconnu mais pas pour tout, puisque pas mal de têtes connues sont au départ : les trailers ont fait le déplacement malgré la "courte" distance, c'est bon signe !

--------------------------------------------------------------------------------------------

En compagnie d'Eddy (de retour après une blessure), nous choisissons de nous placer au milieu du peloton. A peine, le départ donné que la meute s'affole... Plus habitué depuis quelques mois à utiliser les premiers kilomètres pour m'échauffer, le choc est violent ! Mais pas le choix. Il faut moi aussi que j'accélère afin de ne pas trop bouchonner au sommet de la première difficulté. Avec le monde présent, Eddy et moi nous sommes déjà perdus de vue... Dans tous les cas, cette portion commune aux deux parcours se transforme en un slalom géant. Je me mets volontairement dans le rouge dans la côte en espérant pouvoir récupérer dans les bouchons. Banco ! La marche forcée permet de retrouver facilement son souffle.

La suite du parcours est composée de portions archi-connues des adeptes des "poilus". D'abord une descente hyper rapide à travers le bois de Mont où le cocktail : vitesse, boue, cailloux pourrait facilement contraindre à écourter la promenade. S'ensuit une transition boueuse, nous amenant au pied de la deuxième longue grimpette (90 D+) . Tout le monde court, c'est quoi ce bordel ?! Y'a trois semaine je l'aurai marché celle là les gars ! Bon, tant pis on suit le mouvement, on grimpe à bonne foulée jusqu'au carrefour (toujours boueux) situé à la croisée des bois de Mont et Marqueffles. La descente tout aussi casse-g... que la première est avalée plus sereinement et nous déboulons au beau milieu des champs pour la seconde portion du parcours.

D'abord une descente "casse cheville" (encore une) où les importants ruissellements d'eau on laissé à nu, de très nombreuses pierres. Aucun appui n'est identique, la vigilance est de mise... Une nouvelle côte, cette fois-ci bitumée, nous amène ensuite à la portion la plus roulante du parcours : de larges chemins, entre bois, champs et pâtures, sur un terrain finalement jamais plat. Pas de gros pourcentages mais le rythme change constamment. Ce genre de portion est, à mon avis, appréciée différemment selon que l'on soit dans un bon jour ou non ! Dans un jour sans, cela peut vraiment être pénible et sans fin... Par chance, la forme du jour est plus que correcte et les kilomètres s'enchaînent à une très bonne allure. Ajouté à cela un départ en milieu de classement qui permet de multiplier les dépassements, il n'en faut pas plus pour avoir une impression de "vitesse" et de vraiment bien s'amuser !

Au retour sur Ablain, le régime imposé depuis le départ commence à m'épuiser, je profite donc de la courte portion de bitume précédant la dernière côte pour récupérer quelques forces.

Plusieurs concurrents me repassent à la faveur des premiers mètres de pente. Je me force à maintenir une bonne allure, juste suffisante pour ne pas m'empêcher de relancer au sommet. Les encouragements de Gus, venu en supporter, m'aident à basculer dans la pente et reprendre rapidement les places précédemment perdues. A ma grande surprise, le parcours replonge au coeur du village plutôt que ce que je pensais, tant mieux parce que ça commençait sérieusement à piquer mais tant pis parce que je n'aurai pas l'occasion de jeter les toutes dernières forces dans la bataille.

Une dernière petite côte et ces 15 km et 345D+ sont bouclés en 1h08 à la 35e place. Eddy convalescent termine, quant à lui, 191e en 1h29 sans pépin physique. 


Une belle épreuve qui malgré son format relativement court présente un excellent compromis entre le Trail et la course sur route. Une organisation de très bonne qualité malgré des cieux pas très cléments... A refaire avec plaisir en 2014, si l'occasion se présente.