vendredi 11 juillet 2014

A la chasse aux sangliers !


Un portable sonne. Emmitouflé dans ma super couette "Esquimau", je ne réalise pas encore ce qui se passe. En même temps que la mélodie se tue, je tente de reprendre cette nuit déjà plusieurs fois entrecoupée. Mais, rapidement, le matelas se met à bouger et j'entends bientôt une voix me dire "Allez tiot : debout !".

Cette voix, c'est celle de Gus. Qu'est ce qu'il fout dans mon lit celui-là ?! Mais, attends, c'est pas mon lit ! P..., mais je suis dans une tente ! Pendant que je tente d'émerger, le frangin en profite pour ouvrir la toile. Eh là, le cauchemar continue, nous nous retrouvons nez-à ... avec un slip surmonté d'une frontale ! Les ombres vacillantes semblent dessiner des bas-résilles sur ces jambes velues. Ahhhhh !! Là, ça y est, je crois que je vais vomir...

Malgré l'heure beaucoup trop matinale pour un bureaucrate comme moi, la violence de ce dernier choc me remet finalement les idées en ordre. Je renoue tous les fils et parviens enfin à comprendre qu'il est 3 heures du matin, que nous sommes au fin fonds des Ardennes, que le travesti se dandinant devant la tente est en fait Jérôme et que dans moins de deux heures nous sommes partis pour 55 km et 2 800 D+...


Peu à peu, le camping sauvage au cœur duquel nous nous sommes installés s'éveille. Les frontales balaient les lieux, chacun tentant de mettre la main sur ses affaires dans cette obscurité.
Sur le chemin du petit déjeuner, nous tombons sur Freddy : le dernier membre du Team finalement arrivé à bon port après bien des mésaventures. Pour lui, une belle nuit blanche en guise de prélude à cette journée qui s'annonce dantesque !! Ca y est l'équipe est au complet : Freddy, Eric, Ludo, Jérôme, Gus et donc moi.

Après un bon gavage en baguette fraîche, céréales et fruits frais (digne d'un Sofitel, les femmes de chambres en moins), nous retournons aux tentes pour nous équiper... Pour certains le stress monte, pour d'autres l'impatience grandie. A cet instant, j'ai bon espoir que nous soyons tous rentrés pour 13h, soit avec un maximum de 8h de course au compteur. "Ca va passer !!"

Nous rentrons dans le sas de départ sur les coups de 4h30. Le briefing nous plonge directement dans le concret. "La pluie est annoncée à partir de 10h jusqu'en fin de journée !" Cette prévision s'avèrera malheureusement d'une diabolique précision...

Occupé à me battre avec mon appareil photo dont le flash ne daigne pas sortir (peut-être qu'il n'est pas non plus du matin ?!), je trouve tout de même le temps de m'imprégner de cette si belle atmosphère. Cette atmosphère qui me fait en même temps regretter de ne pas avoir le cran, de ne pas avoir les jambes qui me permettraient d'arborer en ce matin un dossard mentionnant "Ardennes Méga Trail" et qui m'aurai permis de vivre là un rêve !

Mais aujourd'hui, clairement, il faut rester les pieds sur terre ! Les 55 kilomètres qui se profilent seront largement suffisants... On rêvera une autre fois puisque le compte à rebours est lancé et même terminé ! Trop habitués à se faire enfermer en queue de peloton et de se trainer pendant des kilomètres nous avons choisi cette fois-ci de nous placer en cœur de la nasse. Bien nous en a pris puisqu'après moins de 200 mètres, nous sommes déjà stoppés nets ! Le goulet écoule fort heureusement son flot de coureur suffisamment rapidement pour ne pas sombrer à nouveau dans un sommeil profond...

A la sortie de cette petite boucle nous ramenant jusque sous l'arche départ, Gus semble ne pas vouloir perdre une seconde et prend déjà un très bon rythme. Ne voulant pas trop être bouchonné non plus, je lui emboîte le pas. La première ascension débute avec ses 170 D+ en 1,5 km, des mensurations correctes après à peine 1 kilomètre de course... En file-indienne la longue procession de lampes frontales progresse à travers cette épaisse forêt. Les dépassements sont plutôt rares tant les sentiers sont étroits. Alors on patiente jusqu'à ce que la voie s'élargisse enfin. Près de 30 minutes pour couvrir 3 kilomètres : "on est pas rentrés !".

Mais ce qui nous attend finalement au sommet est beaucoup plus redoutable : une large descente en sous-bois lacérées de profondes ornières. La densité du peloton, les différences de vitesse, l'absence de luminosité rendent l'exercice dangereux. Cette entrée en matière me terrifie et je me dis déjà qu'il me sera compliqué d'empêcher ma cheville droite de prendre une autre direction que la mienne à un moment ou à un autre !! Gus quant à lui, à la faveur de dépassement un peu "cavaliers" s'est déjà envolé.

Nous sommes directement plongé dans le vif du sujet : ce fameux profil en dents de scie nous saute déjà au visage ! Pendant plusieurs kilomètres les sentes sont plutôt larges ce qui permet à chacun de trouver sa place dans un peloton qui s'étire progressivement. Au 9e kilomètre, après une première traversée de route et sous les vivas des supporters présents, nous plongeons en direction du village de Navaux. Mais bien avant d'y parvenir, nous entamons une magnifique remontée à travers la Gorge des Hazelles qui après une entame plutôt facile prend soudainement beaucoup plus de hauteur pour nous amener ainsi au cœur d'un somptueux monotrace ludique et technique en surplomb de la Semoy.


En rangs serrés, le rythme me permet de multiplier les pauses sans pour autant me faire distancer par le groupe dont je ferme la marche. Sur cette portion le plaisir est immense. Lorsqu'un coureur moins rapide est rattrapé, on s'empresse de le dépasser pour éviter ainsi de perdre la moindre miette de ce toboggan !
Toutes les bonnes choses ayant une fin. On entame finalement une nouvelle longue montée qui va nous permettre de nous transporter d'une vallée à l'autre, passant de la Semoy à la Meuse. Et de bénéficier, à la faveur d'un jour désormais bien levé, des premiers points de vue :


Pourtant, pas le temps de musarder puisque nous versons à nouveau sur l'autre versant où l'horizon encore bouché ne nous permet malheureusement pas d'apprécier le point de vue en surplomb du village de Haulmé. Malgré tout, la présence d'un joueur de cornemuse dans cet atmosphère nous transporte dans un univers fantasmatique finalement tout aussi appréciable !
Aux abords du 20e kilomètre, nous débouchons sur le premier ravitaillement. Comme promis, c'est Cristalline à volonté ! Allez hop, on fait le plein à rabord avec l'aide d'un sympathique bénévole beaucoup plus doué que la demoiselle m'ayant assisté sur les Poilus et qui avait plus rempli mon sac que la poche d'eau !
A ma grande surprise, j'aperçois à ma gauche Gus, l'air plutôt frais. Nous repartons ensemble en discutant à la faveur d'une des rares portions roulantes. Pour le moment, tout va bien mais nous sommes tous deux convaincus d'être parti un peu trop vite. Bon bah tant pis, il est trop tard maintenant, on verra bien ! Nous fonçons désormais sur Tournavaux en suivant le GR Ardennes Eifel.

Quelques mètres de macadam et nous nous enfonçons une nouvelle fois au milieu de ces magnifiques forêts. Pour cette fois ce sera celle de Château-Regnault et comme depuis le départ, après une brève accalmie, le compteur D+ s'affole de nouveau (250 D+ en 2 km). Dès les premiers mètres de pentes, je creuse un écart que Gus n'arrive pas à combler. Persuadé qu'il me rattrapera d'ici peu, je ne m'en inquiète pas... 

Les kilomètres qui arrivent ont été, pour moi, les plus beaux. Après cette longue montée, nous attaquons un monotrace technique sur un chemin de crête rocheux. Nous voici, en fait, entrain d'évoluer en plein cœur du site remarquable des 4 fils Aymon et de ces 4 pics naturels. La descente technique mais hyper ludique nous amène au pieds du monument représentant ces 4 frères et leur cheval Bayard et nous offre un nouveau très joli sur point de vue sur Bogny sur Meuse, lieu du prochain ravitaillement. Nous arrivons au cœur de la commune par un sentier d'abord caillouteux pour enfin finir par réussir à allonger une belle foulée à travers les rues macadamisées. A ce moment, les coureurs de l'AMT ont bouclé un peu plus d'un quart de leur périple, les concurrents du RLT clôture la moitié du parcours et, pour les coureurs relais, il est grand temps de passer le flambeau.


Le ravitaillement est installé dans la cour d'une usine, des caisses en bois faisant office de table. Des dizaines de packs d'eau sont étalés là, charge à chacun de faire l'appoint. Je sors ici ma première cannette de coca. Comme prévu, c'est un pur délice ! Je prends mon temps, attendant patiemment l'arrivée de Gus. Au bout de plusieurs minutes toujours personne, sachant que le parcours fait une courte boucle je décide de reprendre ma route persuadé de le croiser. Je m'engage donc au cœur de l'usine, quelle surprise de constater que plusieurs ouvriers sont au labeur ! Le bruit du marteau-pilon est assourdissant ! Mais il sera finalement encore plus impressionnant de l'entendre raisonner dans les vallées pendant les kilomètres qui suivirent...

A la sortie, sur les bords de Meuse, je tombe enfin sur Gus. Je commençai à m'inquiéter mais finalement il n'y a aucune raison, tout va bien pour lui. Il me propose de prendre les clés de la voiture de Ludo afin de pas rester à la rue dans le cas où je terminerai devant. Je refuse puisque compte tenu des kilomètres restant à couvrir, il me rattrapera tôt ou tard... Nous poursuivons donc chacun notre cavalier seul.

Direction l'autre versant de cette vallée de la Meuse, avec pour mise en bouche un mur tracé droit dans la pente où le recours à la corde est indispensable. A son sommet, nous voici désormais face à un trou béant taillé dans la roche. A son entrée, impossible d'en apercevoir la sortie. Personne devant, personne derrière, j'hésite un moment à ressortir la lampe frontale... J'opte finalement pour l'option tâtonnement ! Collé à la paroi, j'avance dans l'obscurité complète. Finalement, en même temps que le son d'une guitare se fait plus clair, le bout du tunnel apparaît. Les derniers mètres se font à travers une "bourzaingue" bien de chez nous ! je remercie au passage, le musicien installé en ces lieux un peu austères. Je repars les pieds mouillés et crottés. Je n'apprendrai malheureusement qu'à l'arrivée qu'un tuyau d'arrosage avait été installé pour notre plus grand confort !!

De moins en moins entouré, j'entame désormais bien seul l'ascension en direction de la Roche de l'Hermitage et de son nouvel habitant (depuis 2009) : Dardennor !

Les kilomètres qui suivent sont beaucoup moins clairs dans mon esprit. Tant nous sinuons dans un univers où il est compliqué de se repérer, non pas qu'il soit désagréable, mais plutôt qu'il est difficile d'en tirer des éléments marquants. Le profil (ça j'en suis certain) reste le même. Le répit est inexistant, les descentes même si elles ne sont pas extrêmement longues sont infernales. Les cuisses chauffent. Comme dirait Jérôme "On va casser de la fibre" ! Cette expression prend tout son sens, même en tentant d'être le plus délié possible, ces courtes séquences sont traumatisantes.

Merci à tous ces arbres qui ont eu la prodigieuse idée de pousser sur notre chemin et qui sont autant de mains tendues lors de nos escalades et d'alternatives à la chute lors de nos "dégringolades".

Nous fonçons désormais vers Monthermé. Un peu de macadam nous permet de reprendre un semblant de vitesse et de traverser une nouvelle fois la Meuse pour repasser sur l'autre rive.
Les encouragements des badauds présents font un peu de bien après ces quelques kilomètres en solitaire un peu monotones.
Après un peu plus de 30 km, je commence à subir les conséquences de ce départ rapide. Ce n'est pas les 215 D+ en 1,5 km qui se dressent face à moi qui vont permettre d'améliorer mon état... La montée débute dès les bords de Meuse à travers des volées d'escaliers. Le cadre est pittoresque. La brutalité des premières pentes permet rapidement d'avoir de jolis points de vue sur les lieux que nous quittons. Nous nous enfonçons progressivement au cœur de la forêt et approchons du lieu de bifurcation entre l'AMT et ses 93 km et le RLT. Je m'interroge depuis un moment sur le coureur qui me précède : est-il engagé sur le long ou sur le "court" ? Ma réponse, je l'obtiens peu de temps après quand à la croisée de chemins, les bénévoles présents l'invite à prendre sur sa gauche pendant que l'on me prie de continuer tout droit. Me dire que ce coureur a couvert autant de kilomètres que moi, à la même vitesse et qu'il bifurque sans sourciller vers les 60 kilomètres suivants me laisse admiratif ! En revanche, mes regrets matinaux de ne pas avoir osé le "long" se sont bel et bien évaporés... Les 55 km du jour me seront clairement suffisants !
Le GR 12 C sur lequel nous évoluons nous mène finalement jusqu'au prochain ravitaillement. J'accuse sérieusement le coup depuis quelques kilomètres. Arrivé à la maison forestière, deux jeunes guitaristes nous accueillent. Le répertoire musical est tout ce que j'aime. Leur version de "The drugs don't work" colle à l'instant et à mon état actuel (toutes proportions gardées...). Ici, je décide de prendre le temps mais fait une erreur de débutant : je m'assois ! Du coup, je reste là planté de longues minutes. Les coureurs défilent mais je ne trouve pas la force de leur emboîter le pas. Vu mon état, je décide de sortir l'arme fatale du trailer : le TUC ! Avec ces gâteaux salés et cette musique, il ne manquerai plus qu'une petite bière pour que je laisse ici mon dossard !

Après une longue négociation avec ma conscience, je repars en marchant. Je n'ai plus aucun jus. l'envie d'arrêter là me traverse l'esprit de plus en plus régulièrement et fini par m'obséder. Devant, derrière, il n'y a plus personne. La portion que je traverse comme un zombie est malheureusement superbe : sous une voute végétale épaisse rendant les lieux obscurs, notre chemin serpente autour d'un petit cours d'eau (la Lyre il me semble). Je suis bien conscient de la beauté du lieu mais je ne parviens plus à l'apprécier. Il reste une vingtaine de kilomètres soit près de 3 heures à ce rythme...

A l'approche du fameux site du Roc La Tour nous atteignons le point culminant du parcours. Avec seulement 415 mètres, on comprend qu'il faut bien plusieurs dents à la scie pour atteindre un total de D+ de 2 800 mètres...

Le voici donc celui qui a donné son nom à cette si belle épreuve ! J'entre sur le site accompagné d'un coureur avec qui je ferai désormais longuement le yo-yo (Ludovic). A la faveur de ce secteur à découvert nous constatons que la pluie annoncée s'est bien invitée... Heureusement pour nous, la voie tracée au milieu des pierres n'est pas encore suffisamment humide pour que l'accès nous en soit interdit... 

Après une belle grimpette, nous quittons le site par une sente d'abord large puis devenant de plus en plus étroite et technique à mesure que nous approchons d'un nouveau site d'escalade remarquable : la Roche aux Corpias.

Ce massif rocheux m'apparaît beaucoup plus impressionnant que le précédent. Nous attaquons cette nouvelle difficulté de son pied. Je progresse au radar, le bénévole présent au sommet pour assurer notre sécurité est obligé de m'interpeller pour m'avertir que je n'ai pas pris la meilleure option ! La ligne droite n'est pas forcement ce qu'il y a de plus rapide, mais à cet instant je n'ai plus la lucidité suffisante pour le réaliser...

Une fois au sommet, nous jouons pendant de nombreux kilomètres avec la trace du GR 12 C. Les kilomètres s'égrainent. En même temps que la barre symbolique des 10 kilomètres restant est franchie mon moral refait un gigantesque bond dans le positif.

Comme par miracle, je parviens à trottiner de nouveau lorsque le terrain le permet. Le voilà enfin ce second souffle ! Cet ascenseur émotionnel me procure un bien fou !

Aux abords du village de Naux, nous arrivons sur les lieux du dernier ravitaillement. La tête ayant repris la main (?!), je retrouve le sourire et converse avec plaisir avec les bénévoles présents. Je ne prends plus la peine de faire le plein d'eau compte tenu des seulement 7 kilomètres restants. Ayant toujours l'espoir de voir revenir Gus ou d'autres coureurs du Team, je surveille les nouveaux arrivants. Personne à l'horizon... Au moment de reprendre ma route, je trouve le temps de m'assurer auprès de plusieurs personnes que l'on ne nous a pas réservé de surprise au niveau du kilométrage !

Rassuré sur ce point, je relance à petit trot. Malheureusement, après quelques hectomètres, mon genou droit commence à être très douloureux et il devient bientôt impossible de tendre la jambe !! Et m...e !! Comme un début de TFL... Pour mon plus grand bonheur, les 2 kilomètres qui viennent proposent 200 D+. La sévérité de la pente rétréci la foulée. Les cuisses chauffent mais le genou tient... Arrivé au sommet de cette dernière difficulté, nous n'avons logiquement plus qu'à nous laisser couler jusqu'à l'arrivée. Pour mon cas, ce final durera encore près de 40 minutes : obligé de m'arrêter régulièrement pour étirer au mieux cette jambe désormais bien raide ! Plusieurs coureurs de relais passent sans même un mot de compassion, pas le temps d'être solidaire... A la faveur d'une partie plus technique (et donc moins douloureuse), je rejoins un coureur du cru qui en termine également avec son RLT. Pendant que nous sinuons à travers les rochers, nous discutons de tout est de rien. Déjà finisher de l'AMT, il joue cette année la carte de la prudence !

Avant de me semer définitivement, il me fait judicieusement remarquer que nous sommes entrain de traverser des ruines : celles du château de Linchamps. Pressé d'en finir, je ne prends même plus le temps d'apprécier l'originalité des lieux que je traverse...


A nouveau seul. La fin de la descente est un enfer, je tente de sautiller en m'appuyant uniquement sur la jambe gauche. Ce style par très académique a au moins le mérite de me permettre de sortir enfin de ces forêts ! Ma montre indique 54 kilomètres : la ligne est toute proche ! Le terrain désormais plat me permet de recourir jusqu'aux rives de la Semoy... Il est temps de se mettre à l'eau pour cette traversée bien méritée ! Le froid de l'eau me fait, comme toujours, un bien fou aux muscles et articulations. Les douleurs semblent disparaître comme par magie ! Les derniers mètres de macadam ne sont plus qu'une formalité : enfin terminé !

Malgré les difficultés rencontrées, l'état général à peine la ligne passée est plutôt bon. Je fuis rapidement les trombes d'eaux s'abatant sur la ligne d'arrivée et pars me réchauffer dans le gymnase. Gus arrive quelques dizaines de minutes plus tard, il en a chié au moins autant que moi, mais ne tari pas moins d'éloges sur ce que nous venons de vivre !

Après une douche, c'est une bière à la main que nous accueillons le reste de l'équipe qui arrive en rangs serrés ! Tout le monde est là, épuisé mais heureux ! Malgré des préparations pas très sérieuses, nous sommes tous arrivés au bout...  La classe !

Les plus :
 - une organisation au top du top (camping gratuit, infrastructures d'accueil, etc.) ;
 - un parcours magnifique et cassant (beaucoup plus dur que la bouillonnante) ;
 - un balisage infaillible ;
 - des bénévoles hyper sympas.

Les moins :
 - des coureurs relais un peu trop dans "leur" course ;
 - la taille L Brooks qui correspond plus à du XXL.

Les photos de cette journée malheureusement bien grise : ici.

Classement du Team :
- Eric, Freddy, Jérôme et Ludo : 159e/312 classés en 9h22 ;
- Gus : 73e en 8h20 ;
 - Nico : 37e en 7h47.

Encore merci aux organisateurs pour le boulot ! Désormais plus qu'une envie, tenter l'AMT !

jeudi 13 mars 2014

Dur de s’imaginer l’enfer lorsque l’on est au paradis…



Un siècle après, nous avons surement l’air bien ridicule avec nos équipements d’aventuriers. « Short ou collant ? », « Des gels ? J’en prends 5 ou 6 ?! », « T’as pas peur d’avoir trop chaud avec tes bas de compression ? »… Mais voilà, 100 ans se sont écoulés, le courage, la bravoure le patriotisme ont mué. Il n’est plus désormais question de donner sa vie pour la patrie, un impôt devrait suffire ! Les luttes ne sont plus les mêmes (et fort heureusement d’ailleurs), nous ne combattons plus d’envahisseur.

L’époque a changé, l’adversité ne nous pousse plus dans nos derniers retranchements alors nos limites nous cherchons à les toucher. Et finalement, nos prouesses d’un jour sont pourtant si loin, de leurs vaillances passées…

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Dans ce contexte, il est bien difficile d’imaginer comment rendre le plus bel hommage possible à ces milliers de sacrifiés… Alors voilà, un énorme merci aux organisateurs de ce Trail des Poilus 2014 qui ont conçu une épreuve grandiose dans des lieux chargés d’histoire. En tout point, ce fut une réussite. Il ne restait plus qu’aux 1 900 sportifs de faire leur part du boulot…

Pour ma part, celle de Gus et de 5 autres membres du Team (Freddy, Jef, Jérôme, Laurent et Ludo W.), c’est dans un décor rendant hommage à une autre époque que le départ des 50 km a été donné.

Le cadre du château d’Olhain est l’une des dernières trouvailles des organisateurs qui donnent, depuis la précédente édition, encore un peu plus de cachet au cérémonial de départ.

Les conditions climatiques exceptionnelles de ces derniers jours ont largement amélioré l’état d’un terrain qui moins d’une semaine auparavant ne présageait pas de nous épargner… Alors qu’est ce que l’on attend maintenant ?! A L’ASSAUT !!

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Sur les coups de 9 heures, tout le monde se réunit dans et autour de l'édifice. Habitant à moins de 2 kilomètres des lieux, je prends pour la première fois le temps de les explorer (un grand merci aux actuels propriétaires pour la confiance qu'ils nous accordent). Pas le temps de lézarder trop longtemps car le chef de meute rappelle ses ouaïlles derrière la ligne de départ.

A peine le décompte est terminé que notre petit groupe explose ! Gus, Freddy et Ludo W. lâchent les chevaux et partent à l’assaut de l’ennemi en première ligne… Suivent Jef, Laurent et Jérôme qui feront, quant à eux un bon bout de chemin ensemble. Quant à moi, je ferme la marche trop occupé, d’une part à tenter d’immortaliser tous ces moments et, d’autre part, à chercher de l’air, une nouvelle fois victime de mes incompréhensibles surrégimes cardiaques. Alors il n’y a plus qu’à attendre tranquillement que tout rentre dans l’ordre avant d’envisager accélérer…

Le problème est que la longue mise en jambe « quasiment ennuyeuse » de 2012 a laissé place à une nouvelle portion privée aussi technique que magnifique. C’est indéniable, les qualités de traceurs de Jacky Clément et son équipe font encore une fois merveille ! Cette première portion sauvage a l’avantage d’échauffer efficacement les troupes avant d’entamer le premier secteur caractéristique de la forêt domaniale d’Olhain.

Longue d’une quinzaine de kilomètres, cette portion apparaît à postériori plutôt roulante malgré les très nombreuses côtes et raidillons qui y sont parsemés. C’est sur les premiers kilomètres de ce secteur que je recolle les 3 inséparables :
- Jef semble déjà sur la défensive et redoute d’aggraver trop rapidement les prémices d’une pubalgie ;
- Jérôme rêve déjà à ses navettes pâté-cornichon ;
- et Laurent, quant à lui, tente de nous refiler des Lysopaïnes…
On trouve tout de même le temps de prendre deux ou trois poses avant que nos chemins se séparent.

Les kilomètres qui suivent pourraient être fait les yeux fermés tellement ils me sont familiers. En ce beau matin, une seule chose diffère : il y a du trafic sur les sentiers ! Aux environs du 17e km, au sommet d’une énième côte, trop occupé à cadrer mes photos, je passe à côté de Ludo W. sans même m’en rendre compte. Lui est en plein changement de chaussures avec l’aide de son assistance mobile qui le suivra et le soutiendra tout au long des 50 km.

La fin du secteur a été complètement repensée pour très certainement plusieurs raisons :
- les travaux sylvicoles qui obstruent encore une partie du parcours sur les hauteurs de Barlin ;
- supprimer la portion plane et peu passionnante le long du centre d’enfouissement ;
- mais aussi et surtout, faire découvrir le hameau esseulé et très rural de Bracquencourt. Ce bourg a d’original le fait de former un cercle duquel il n’existe qu’une issue.

Enfin, ce dernier point ne vaut que pour les voitures, puisqu’après avoir sinué sur le bien nommé « Chemin des morts », nous nous éclipsons de ces lieux par un chemin d’abord large puis de plus en plus étroit et ombragé à mesure que nous gagnions les hauteurs d’Hersin-Coupigny... A l'approche du centre aéré, je suis surpris par le calme qui règne, d'après moi le ravitaillement doit être à moins de 200 mètres mais pas un bruit ?! Une fois arrivé dans la plaine, à mon grand étonnement, il n'y a pas âme qui vive !! Bon bah ce n'est pas pour maintenant que l'on pourra se reposer... Fort heureusement, la délivrance apparaît un petit kilomètre plus loin.

Nouvelle originalité 2014, ce premier ravitaillement a quitté le site un peu austère du centre aéré d'Hersin pour prendre place dans un cadre plus bucolique, celui des étangs de la Claire Fontaine. Une belle ambiance règne en ces lieux. A ma grande surprise, j'y retrouve un Freddy pas au mieux physiquement se plaignant du dos... Courir avec un sac est une nouveauté pour lui et le corps n'apprécie pas ! Nous discutons un peu, chacun donne des nouvelles de ceux qu'il a croisé. Un seul n'a pas donné signe de vie : Gus ! On s'accorde tous les deux pour dire qu'il est probablement parti sur des bases supersoniques (il a en fait 12 minutes d'avance à cet instant)... Au moment de quitter les lieux, Ludo W. arrive toujours accompagné de son Team perso.
2 ou 3 mots et nous nous quittons, cette fois-ci, pour de bon. Au moment de quitter le ravito, Freddy est pointé 132e et moi 143e.

Cela fait bientôt près de 3h que nous courons, mais c'est maintenant que la course commence réellement. Alors direction Bouvigny par une nouvelle portion privée, afin d'attaquer la première vraie partie très technique arpentant dans un premier temps les terres du collège puis ensuite des coteaux privés en surplomb de la commune. Sur ce secteur nous faisons longuement le yo-yo avec Freddy.

Ici, le terrain se corse terriblement, avec l'attaque des premiers vrai murs. En même temps que je me traine au sommet, je commence à me dire que le final va t-être un véritable calvaire ! Je me dis également qu'en 2 ans, j'ai réellement l'impression d'avoir régressé puisque je commence déjà à être dans le dur à peine la mi-course franchie. Enfin, je relativise rapidement ce constat quelques hectomètres plus loin lorsque je porte assistance à un coureur, qui pourtant très loin du but, est déjà perclus de crampes ! Freddy en profite pour me rejoindre. Un nouveau petit bout de route ensemble, de nouveau l'on s'accroche à ce que l'on peut pour avancer. Malgré le beau temps des derniers jours, quelques portions demeurent tout de même encore bien grasses ! Quel enfer cela aurai pu être...


Nous clôturons le secteur de Bouvigny par la fameuse montée du sentier de l'arbre couché et récupérons, par la même, le parcours clôturant la course du 26 km. Ce sera ici, l'un des passages les plus compliqué à gérer. L'armada de coureur déjà passée a littéralement labouré, malaxé le sol encore bien humide de cette portion pour nous offrir finalement une mixture onctueuse et collante à souhait. J'y suis scotché, pas moyen de monter rapidement, tel un zombie je progresse sans lever la tête. Juste concentré sur la recherche d'une hypothétique trajectoire idéale...

Enfin arrivé péniblement au sommet, les organisateurs nous proposent une nouvelle petite variante de 2012, qui nous rajoute encore un peu plus de distance mais aussi et surtout un peu plus de macadam. Ce qui me fait rager habituellement, n'est finalement pas si déplaisant ! La sensation d'avoir des appuis stables et de progresser à plus de 10km/h, je l'avais presque oublié ! Mais bon ça ne dure jamais longtemps... Et maintenant, place au mythe, et au chemin à cailloux ! Il est clair que sur les premiers hectomètres, ce chemin n'a jamais si bien porté son nom... Des briques, des cailloux, des racines, impossible de courir en ligne droite. Qu'il est douloureux d'y progresser quand les jambes s'y font lourdes et le pas moins alerte... La suite est clairement, beaucoup mois traumatisante, pour les articulations, puisque les intempéries des mois passés n'ont pas eu le temps suffisant pour en disparaître complètement. Un coureur peu à l'aise dans ces conditions me bouchonne pendant ce petit kilomètre d'histoire : rageant !

La sortie de la tranchée se fait en prenant à nouveau un peu de hauteur en direction du Bois de Mont, une belle petite boucle à travers des terrains privés qui se conclu par le tour d'une maisonnée (j'en profite pour remercier les propriétaires présents à chaque édition et qui sont d'une contagieuse bonne humeur : photo) et nous replongeons vers le chemin à cailloux que nous enjambons cette fois, bien aidés par le sérieux coup de jeune donné par les organisateurs à cet ouvrage d'art.

Un peu moins de deux kilomètres plus loin, nous voici arrivés au second ravitaillement. Les sensations sont depuis bien longtemps très mauvaises, le sucré me dégoûte. Alors je cherche désespérément, du salé sur ces tables pourtant bien garnies... Une gentille dame vient finalement exaucer mon voeux en me tendant un morceau de sandwich au pâté ! J'aurai plus envisagé des biscuits apéro mais bon ce sera finalement très bien ! Freddy me rejoint et, pas plus frais que moi, opte pour la même option culinaire... Ca ne sent pas la gagne tout ça ! Mixé à deux verres de coca, ce cocktail n'est pas le meilleur atout pour la grimpette qui s'annonce... Je quitte les lieux en 109e position. Je ne sais pas réellement le temps que nous avons passé sur place, mais une chose est certaine, il aura fallu doubler de nouveau de nombreuses têtes déjà connues dans les kilomètres qui suivirent...

De ces kilomètres parlons-en justement ! Depuis 2010, ce final a déjà fait largement parler de lui. Que l'on ai 10, 20 ou 40 kilomètres dans les pattes : l'on y adopte à peu près tous le même style en tentant d'entrecouper un maximum nos longues phases de marche et d'escalade de quelques tentatives de trot. L'esprit malin, toujours en éveille, des concepteurs de cette torture finale, les amène à pimenter chaque édition de nouvelles portions improbables. Pour 2014, la magnifique descente de la Vallée Chaufour se voit désormais agrémentée d'une nouvelle grimpette casse-pattes fraîchement débroussaillée. Tandis que, l'ultime remontée d'Ablain vers Lorette nous gratifie désormais d'un nouveau mur et de son passage de corde.

Autant dire qu'au cours de ce final interminable, à mesure que les forces me quittaient, je maudissais toujours plus virulemment M. Clément et sa bande de doux dingues. Que ce soit :
- dans l'ascension du Mont Goudinon,

 - dans la séance de corde du Bois de l'Abbé,


- pendant la séance de varappe en surplomb du Saint Nazaire,


 - et pendant toutes les autres ascensions jalonant ces derniers kilomètres mais au-cours desquelles je n'avais plus la lucidité suffisante pour me laisser porter par un quelconque élan artistique.

La succession des efforts me rends las. Il est clair que la principale difficulté de ce parcours réside dans les constants changement de rythme sur un terrain rarement roulant. Même en partant à l'économie, il est difficile de ne pas subir dans le dédale final !

Arrivé, au dernier ravitaillement, malgré à peine 4 kilomètres restant à couvrir, je m'effondre physiquement. Je bois un verre, puis deux. Je reste scotché devant la table à discuter avec les bénévoles présents et sous les yeux de nombreux badauds profitant du soleil. Je rencontre toutes les difficultés du monde à me relancer alors, qu'au même moment, plusieurs concurrents ne prennent même pas le temps de s'arrêter.

Ce final ne sera qu'un long chemin de croix, que je ferai en compagnie d'un coureur côtoyé depuis le 15e kilomètre. Nous nous encourageons mutuellement. Lui me pousse dans les montées et je tente de le tirer sur le plat et en descente (enfin, si l'on peut dire !). A plusieurs reprises, je suis contraint de stopper ma progression dans les derniers raidillons, afin de reprendre mon souffle et tenter de "refroidir" les deux galets me servant désormais de quadriceps.

Que je la haie, cette portion longeant la Blanche Voie où la succession de montées-descentes ne semblent être là que pour assouvir les désirs masochistes de quelques uns. En 2012, cette portion avait déjà suscité en moi une haine profonde (mais éphémère), pour 2014, je n'ose même plus retranscrire les idées ayant traversé mon cerveau en hypoxie !

Mais bientôt, tout ça ne sera que lointain souvenir puisque nous attaquons désormais l'ultime portion à travers champs où je sème (on dirait presque que je cours vite !) définitivement mon compagnon de route. La délivrance est proche. Les cris du public se font désormais clairs. Il n'y plus qu'à se hisser au sommet de la dernière difficulté, encouragé par une foule nombreuse et enthousiaste en tentant de ne pas paraître trop marqué. Peines perdues pour mon cas, puisque ma pâleur parle plus que tout le reste !

Arrivé sur les derniers mètres de pente, la ferveur de tout ce monde présent et un p'ti clin d'oeil au fiston parviennent un instant à me faire occulter la douleur. Comme par miracle je parviens à dérouler une foulée presque aérienne (presque), jusqu'à une dizaine de mètre de la ligne où je me cale finalement sagement derrière un père franchissant la ligne avec son fils... Ca y est, c'est fait !

Epuisé mais heureux je m'écroule sur les pelouses. Le personnel de la Croix Rouge, inquiet de mon état, vient plusieurs fois à mon chevet... je suis contraint de leur prouver que malgré ma tête finalement tout ne va pas si mal ! Rapidement, nous nous regroupons avec Gus et Freddy et c'est parti pour le débrief.



Les (innombrables) plus :
 - Une organisation quasi parfaite (impossible de juger le système de navette que je n'ai pas utilisé) ;
 - Une ambiance excellente (coureurs, organisateurs, bénévoles) ;
 - Un parcours chaque année plus beau et difficile (un énorme ++ pour le nouveau secteur de Fresnicourt) ;
 - Des résultats quasi instantanés ;
 - Une veste souvenir super sympa.
Les moins :
 - Pas de musique au moment du départ (c'était top en 2012 !)
 - Un manque de salé aux ravitaillements.


Ah oui, j'oublié : voici le reste des photos de cette belle ballade du dimanche : ici.
MERCI POUR TOUTES CES DOULEURS !!

Classement du Team sur le 50 km :
 - Guillaume Georges : 6h17 (81e) ;
 - Nicolas Georges : 6h25 (92e) ;
 - Freddy Derycke : 6h29 (102e) ;
 - Ludovic Weppe : 7h14 (238e) ;
 - Jérôme Loridan : 7h17 (255e) ;
 - Laurent Philipson : 7h27 (281e) ;
 - Jean-François Venel : 7h38 (316e).

Classement du Team sur le 26 km :
 - Eric Pouilly : 2h57 (116e) ;
 - Ludovic Thellier : 3h10 (190e) ;
 - Deliers Vincent : 3h24 (297e) ;
 - Bar Eddy : 3h34 (368e).

samedi 15 février 2014

Incognito

Mi janvier, sur la côte pour le week-end avec dans l'idée de faire une belle sortie le dimanche matin... Pourquoi ne pas allier l'utile et l'agréable et se fondre dans la masse des 950 partants du trail des 2 baies ?!


Le problème c'est qu'avec les derniers pépins physiques, la tête n'était pas vraiment à un engagement trop en avance et du coup, plus possible, de s'inscrire en dernière minute.

La tentation étant malgré tout bien trop forte et, après avoir négocié un bon moment avec ma conscience, je décide finalement de rejoindre les 4 membres du Team "officiellement" engagés (Eddy, Freddy, Seb et Ludo) ! Le parcours n'empruntant (il me semble) aucune portion privée et ayant bien pris soin de ne bénéficier d'aucun des avantages qu'offre un bulletin d'inscription (navette, ravitaillements, classement, etc.), je ne vois pas réellement ce que ma présence occasionne de gêne supplémentaire...

Parti, donc, dans l'idée de faire du tourisme tout au long du parcours... Je me pris finalement au jeu à la sortie du seul ravitaillement situé à Stella. A cet instant, divaguant probablement en milieu de classement, je rattrappe Seb à ma grande surprise. Nous discutons un court moment. Pour lui, le moral n'y est plus, le genou a lâché et il envisage d'abandonner afin d'éviter de revivre un nouveau calvaire dans les portions de dunes. Dégoûté pour lui, je prends tout de même le temps de quelques pauses photos pour qu'au moins il n'est pas fait tout ça pour rien !

Peu de temps après, je recolle Eddy. Nous faisons route commune jusqu'à l'entrée de la plus belle et plus longue portion de dunes entre Stella plage et Le Touquet. A tout hasard je demande où en est Ludo, Eddy m'indique qu'il doit se trouver à peu près 5 minutes devant. Les conditions (physiques et climatiques) du jour me rendant tellement léger, j'en deviens joueur... Je pari alors à Eddy que j'irai rechercher Ludo avant l'arrivée. Le rythme que j'avais adopté jusque là me permettant d'entamer complètement frais ces 5 km de dunes, je lance alors le pari et accélère l'allure !! Quel pied !!! Putain, j'ai réellement eu l'impression de voler sur cette portion où la grande majorité des coureurs commençait sérieusement à accuser le coup. A peu près 150 coureurs "avalés" en moins de 5 km, si seulement ce pouvait être comme ça toutes les semaines !! Des grappes entières déposées les unes après les autres, cette état de forme sorti de nul part m'aurai presque fait regretter l'absence de dossard et de ne pas avoir couru sérieusement plutôt...




Je rattrappe finalement Ludo, peu de temps avant la sortie des dunes. Il est "carbonisé" ! Pas encore vraiment remis de son périple normand du précédent week-end... A la vue de son état de fatique, je lui propose le fond de ma gourde et l'accompagne sur cette dernière longue portion de plage. Encore quelques prises photos sympa et l'arrivée se profile finalement. Arrivé à 50 mètre de la ligne, je m'"exfiltre" rapidement afin d'éviter d'éventuels problèmes...

 A l'arrivée, je suis finalement peut-être plus heureux que si j'avais réellement participé : j'ai profité d'une aube magnifique sur nos plages si décriées et pourtant si belles !! Réalisé quelques photos sympa des paysages et des gars de l'équipe (sauf Freddy, il n'a qu'à ralentir...). Sportivement, fait une séance variée dans l'effort. Juste une ombre toujours présente, l'impression d'avoir peut-être un peu profité du système...

Classement :
Freddy 115e en 1h41 ;
Ludo environ 270e en 1h53 (la puce c'est mieux de l'avoir sur soi...!)
Eddy 432e en 2h03.
Seb bon rétablissement !

Photos de cette belle matinée de janvier : ici.